Mon père est à l'étranger.
Quand on est à l'étranger, on est très loin.
Derrière les montagnes.
Et on ne peut venir qu'une fois par année.
Parce que mon père est très loin, il envoie de l’argent.
Pour que ma mère et moi puissions vivre.

Cette langue n’est pas ma langue.
C’est la langue de l’écrivain.
Ce livre n’est pas mon livre.
C’est le livre de l’écrivain.
Je m’appelle Caterina. Je n’ai pas de langue,
seulement des bribes de langue.
Je ne sais pas lire. Je ne sais pas écrire.

Racontez, racontez. Comment va votre père ? A-t-il retrouvé ses marques ?
Retrouvé sa vie.
À la source.
Aux origines.
Ça va comme ça ?
Il devrait peut-être aussi retourner quelque part, n’importe où.

Trois textes qui forment une trilogie. Trois récits, trois points de vue, trois albums. Trois voix : celles de l’enfant, de la mère et du père, auxquelles s’ajoute et se mêle celle de l’écrivain. La vie des migrants, les migrations et les exils ne peuvent être racontés que de manière multiple et fragmentaire. Francesco Micieli nous donne à entendre une poésie rude du congé donné à toute identité ou origine. Il ne reste plus que des « "contre-emplacements", seule localisation possible pour des migrants qui ne sont chez eux ni à l’endroit vers lequel ils ont migré, ni au lieu qu’ils ont quitté et qu’ils ne retrouvent plus en y retournant ».

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