Nous disons «la langue» et nous parlons de «la perception», au singulier. Mais le moment venu, nous remarquons bien vite que la langue et la perception n’existent qu’au pluriel: autant de tentatives individuelles de percevoir les choses et de leur donner un nom.
«Depuis quelques années, je voudrais voir chaque chose telle qu’elle est, de sorte que je n’essaie pas de tout comparer avec des choses connues», peut-on lire ailleurs dans les «textes instables». C’est là le cœur même de la poétique de Zsuzsanna Gahse. Elle voudrait fixer les choses de ses propres yeux, ou plutôt, avec tous ses sens, afin de rendre entièrement justice à l’objet de sa contemplation.
(Préface de Beat Mazenauer)